Catherine Chevalier, Marianne Garneau Charbonneau, Laurence Gaudette & Maude Masson

            Flânage autorisé remet en question les limites organisationnelles de la rue d’un quartier dense, Saint-Jean-Baptiste, dans le but de réinstaurer un type de déplacement plus lent et sensible, la flânerie. L’intervention tactique propose une nouvelle interprétation du flâneur de Baudelaire, l’intellectuel vagabond qui élit domicile dans le  « nombre, l’ondoyant, le fugitif, l’infini ». Ce n’est ni un dandy ni un touriste; le flâneur aspire à la fois à voir et être vu.

 

Principalement utilisée comme lieu de passage, la rue n’est plus l’espace de socialisation qu’elle était autrefois. Le cadre rigide qu’on lui a imposé avec l’avènement massif de l’automobile lui a conféré cette mono-fonctionnalité qu’on lui connait.

 

Les micro-interventions, en perpétuel déplacement, deviennent de nouveaux repères qui détournent le piéton de son spleen quotidien et l’amènent à dériver. Étonné, sa cadence ralentit, lui permettant de prendre connaissance du paysage quotidien, devenu banal, voire invisible. Portes-cochères, dépanneurs, vues sur les Laurentides, graffitis, stationnements ou objets non identifiés; ces éléments du quotidien qui composent le paysage ordinaire du quartier sont alors révélés au flâneur qui sommeille en chacun.