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En flagrant délire

Julien Landry, Guillaume Larouche, Brigitte Messier-Legendre & Jessy Paquet-Méthot

Face aux franchissements difficiles que sont fleuves et rivières, l’homo urbanus tente tant bien que mal, et depuis des siècles, de construire des ponts. Autour de ces ouvrages, des liens stratégiques sont créés, des villes prennent forme. Bac à bord, pont de corde, pont-levis, l’urbain ne cesse de faire preuve d’ingéniosité pour faciliter la traversée et conquérir la frontière de l’autre rive. D’une prouesse à l’autre, il réussit progressivement à conjuguer avec les forces naturelles qu’il veut maîtriser sans partage. Modernité et formules techniques standardisées finissent cependant par induire une facilité.

 

Bien que certains ponts s’enrichissent, par leur aménagement et le contexte dans lequel ils s’insèrent, d’autres sont d’une platitude désarmante. Au lieu de participer à la lecture du paysage, ils engourdissent davantage la sensibilité du citadin de par l’exacerbation d’une technicité pragmatique. 

 

Surdimensionnement, austérité, et trafic automobile régissent, fonctionnalisent et accélèrent sa traversée. Comment retrouver, dans cette standardisation technique, ce sens perdu de l’aventure et de l’imprévu afin de débanaliser le pont et renouer avec l’accident qu’il Ã©tait autrefois ?

 

Tic tac BOOM!.. LA FLOTTE JAUNE s’immisce dans le «train-train» quotidien des usagers. Elle questionne le potentiel du pont à redevenir un accident catalyseur d’urbanité pour le citadin blasé face Ã  ces infrastructures et aux paysages de franchissement banalisés. Interactive, l’installation interpelle et pique la curiosité du marcheur en envahissant le pont d’une blinde de dés jaunes. L’usager se questionne : peut-il les prendre ou doit-il les éviter, peut-il s‘y asseoir ou doit-il construire quelque chose ? L’envie de les balancer par-dessus bord certes le tiraille, mais peut-il le faire ?

Ancre 1
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